Portrait de l’artiste, 1949

Un (auto)portait son concession

Au travers de ce portrait l’essentiel de Bernard Buffet est déjà là. Nous pouvons ressentir une vraie tristesse accompagné de ce besoin de peindre et d’une véritable antipathie pour ce qu’il montre. Les traits écorchés sont symboliques de sa manière de peindre. L’absence de profondeur nous mets frontalement face au portrait et aux sentiments du peintre. Impossible d’échapper aux angoisses du peintre. Cet œuvre annonce déjà l’univers de Bernard Buffet, et montre toute la cohérence et l’unicité dont fait preuve son œuvre.

A ce propos le MAM écrit dans sa notice : « Dès ses années de jeunesse, Bernard Buffet travaille de manière graphique et sans profondeur à une figuration anguleuse, une écriture griffée. En plus d’être caractéristique du contexte économique et intellectuel de l’après-guerre, cet autoportrait peint en 1949 témoigne d’un certain mal de vivre alors largement partagé. Dans un style personnel qu’il développe désormais et n’abandonnera plus, l’artiste s’affiche devant une œuvre achevée dont on ne voit que le revers portant sa signature. Moins misérabiliste qu’existentialiste, cette peinture contemporaine des atmosphères froides et angoissantes du nouveau roman renonce à l’empathie pour représenter la condition humaine dans sa solitude. L’artiste tangente ici le genre de l’autoportrait tant il semble étranger à lui-même. »

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